Pour les séances de grands ménages, on a tendance à faire recours à des produits d’entretien chimiques plébiscités à tort ou à raison pour leur efficacité. Et très souvent, c’est l’eau de javel, en raison de sa capacité à venir à bout des tâches persistantes et des agents bactériens qui dominent nos placards. Mais au-delà de sa supposée efficacité, cette substance représente une source permanente de danger pour la santé et l’environnement chaque fois qu’il est employé. Mis à part son effet corrosif connu de tous sur la peau, nous revenons plus en détail, sur les autres raisons qui devraient vous encourager à bannir définitivement l’eau de javel de votre pack de nettoyage.

L’eau de javel : une substance dangereuse pour la santé humaine

L’eau de javel, encore appelée l’hypochlorite, est une substance très prisée dans les ménages en raison de ses propriétés décolorantes, blanchissantes, et désinfectantes. Elle est obtenue à partir d’un mélange entre l’hypochlorite de sodium et l’eau. Inventée à priori dans un cadre purement médical — le traitement de la pneumonie —, l’eau de javel est rapidement devenue incontournable dans le domaine des nettoyages ménagers et industriels.

Elle reste très pratique quand il s’agit de désinfecter, de blanchir ou de désodoriser une surface. Et parfois, on y fait parfois recours pour le traitement de l’eau à cause du chlore qu’elle contient.

Mais en dépit de ces finalités plus ou moins utiles, l’eau de javel fait partie des substances les plus dangereuses que ce soit pour l’homme ou la planète. Elle attaque très rapidement l’organisme et est susceptible de l’endommager, la peau et le système respiratoire étant les plus exposés.

Effets de l’hypochlorite sur la peau     

L’eau de javel est connue essentiellement pour ses propriétés abrasives (ou corrosives). Cela implique que dès qu’il entre en contact avec votre peau, il peut facilement l’endommager. Sa corrosivité provoque notamment des brûlures intenses et des lésions des tissus cutanés. De plus, son infiltration à travers les couches superficielles de la peau peut provoquer des gonflements ainsi que des œdèmes. 

Dr Thuong Nhâm Pham Thi, pneumologue et allergologue, au cours de l’émission La Quotidienne sur France 5, nous donne plus de précisions sur les conséquences néfastes de ce produit sur la peau. D’après lui, « l’eau de javel est une sorte d’acide pur, c’est un bactéricide, et donc potentiellement il peut léser notre peau… ». 

En contact avec l’œil, elle provoque des irritations dangereuses dont l’ampleur varie selon la concentration du produit. 

Alors, au lieu de risquer le bien-être de sa peau en essayant de la protéger avec des gants pour manipuler l’eau de javel, n’est-il pas beaucoup mieux de l’enrayer définitivement de son placard. Ce sevrage peut être difficile au départ, mais avec la prolifération des détergents écologiques, on s’y accommode très rapidement. Le bicarbonate de soude, la terre de Sommières ou le jus de citron sont quelques Produits ménagers écologiques dont l’efficacité égale celle de l’eau de javel.

Effets sur le système respiratoire

L’un des dangers liés à l’utilisation de l’eau de javel est le dommage qu’elle est susceptible de créer au système respiratoire. Elle « peut léser nos voies respiratoires du nez jusqu’aux bronches ainsi que les yeux », a poursuivi, docteur Thuong. Sur le plateau de France 5.

En réalité, l’inhalation de l’odeur dégagée par cette substance peut causer de terribles maux de tête, des nausées et de dangereuses réactions respiratoires. Dans la foulée, le gaz attaque directement les bronchites et crée des inflammations ou la bronchite chronique. 

Respirer assez longtemps l’odeur de l’eau de javel peut également induire des sensations de manque de souffle ou d’étouffement : cela est dû au fait que l’oxygène dans votre sang diminue drastiquement. Il est donc fortement déconseillé aux personnes asthmatiques de s’en servir ; car ils risquent d’empirer leur situation et de se créer des problèmes respiratoires aigus.

Dans le même temps, il est formellement proscrit de mélanger de l’eau de javel avec des composés chimiques contenant de l’ammoniac (l’urine) ou avec du vinaigre blanc. Ce genre de mélange dégage des gaz toxiques (la chloramine et le dichlore, par exemple) capables de détruire les poumons et d’entraîner subitement la mort. Gardez-vous surtout d’approcher l’hypochlorite de la cuvette des WC lorsque cette dernière est remplie d’urine.

Par ailleurs, lorsqu’on ingère un concentré de l’eau de javel par inadvertance, elle s’attaque directement à l’œsophage, l’estomac et le viscère au complet. Ce genre d’incident arrive très souvent avec les enfants. Voici donc une raison évidente pour les couples élevant encore des petits de sceller définitivement la séparation avec l’eau de javel.

L’eau de javel : un polluant environnemental

L’hypochlorite, en raison de ses propriétés non biodégradables, constitue un produit préjudiciable à l’environnement. Le chlore qui s’y trouve est une substance très nuisible, car il tue les bactéries qui sont à la base de la dégradation des matières organiques dans l’écosystème terrestre. L’eau de javel et extraits de concentrés de javel oxydent toutes matières organiques avec lesquelles ils entrent en contact. 

Lorsqu’il est déversé dans la nature, par le phénomène d’évaporation, le chlore se retrouve dans l’atmosphère où il s’associe avec d’autres composés présents dans l’air. Ils en résultent des gaz à effet de serre qui détruisent la couche d’ozone et qui entraînent le réchauffement climatique. Le produit affecte également la faune (terrestre et aquatique), portant véritablement atteinte à l’écosystème global.